01/12/2024
Dans « La nuit des hommes », Félix Lemaître, journaliste et sociologue, nous entraîne dans une plongée vertigineuse au cœur des sombres réalités de la soumission chimique et de ses sinistres utilisateurs. Cette immersion dans les marécages glauques des drogues prédatrices ne laisse personne indemne.
L’enquête débute à l’été 2022, alors que le GHB fait irruption dans les médias, brandi comme un chiffon rouge devant un public avide de scandales simplistes. Pourtant, cette molécule, désinhibante et effaceuse de mémoire, n’est pas un « Diablo ex machina », un fléau tombé du ciel. Il s’agit d’un « fait social total », dont l’action repose sur la volonté bien réelle d’hommes en chair et en os.
Félix Lemaître nous embarque alors dans un voyage au bout de la nuit masculine, révélant que le GHB n’est qu’une goutte d’eau dans l’océan de la soumission chimique. Derrière lui se cache un arsenal de drogues, de médicaments accessibles au quotidien, souvent présents dans nos propres armoires à pharmacie. Haletants, nous le suivons, croyant chaque fois toucher le fond, pour plonger toujours plus profondément dans l’horreur banale d’ un voyage au bout de l enfer.
En effet, nous comprenons, effarés, que la prédation sexuelle s’enracine très tôt, que la culture du viol est inculquée dès l’enfance, conférant aux garçons un sentiment de légitimité à disposer des corps des femmes vulnérables, endormies ou alcoolisées. Ce constat accablant renverse les stéréotypes : la majorité des violeurs ne sont pas des loups tapis dans l’ombre, mais des hommes ordinaires, souvent proches, patientant au chaud dans la bergerie. Loin des caricatures, leurs actes, bien que prémédités pour certains, sont le plus souvent liés à une opportunité saisie pour assouvir un fantasme largement répandu : soumettre une femme inanimée à leur volonté.
L’enquête de Lemaître, souvent digne d’un polar oppressant, se distingue par un style pugnace, incisif et sans concessions. S’appuyant sur des recherches sociologiques et médicales rigoureuses, parfois terrifiantes, il mêle avec justesse ces données à son expérience personnelle, rendant la lecture bouleversante. Mais, malgré la gravité du sujet, l’auteur ne renonce pas à l’humour noir, décalé, parfois absurde, qui permet de supporter le poids de ses révélations.
En somme, « La nuit des hommes » est un ouvrage de salut public, une lecture incontournable pour mieux comprendre et combattre cette réalité glaçante. Un livre nécessaire, urgent et courageux.
A lire absolument.
Michèle - Les 2M & Co
12/05/2024
Pas assez, et sûrement pas assez vite, et même les politiques natalistes sont insuffisantes, qui ciblent les aides à la petite enfance, alors que la charge mentale des mères se prolonge bien au-delà.
Une nouvelle ère de la maternité se dessine : mieux éduquées, les femmes font vite le calcul des plaisirs et des peines. Si l'égalité entre les sexes ne progresse pas plus radicalement, et jusque dans l'intimité des couples, il ne faut pas s'étonner qu'elles refusent d'être les éternelles perdantes.
Nos partenaires